lit de voyage
Pauvre Monsieur Ma, il avait tellement envie de ce jour de répit ! Le travail l' a rappelé, il doit oublier... Il ne se plaint pas, il n'a pas le choix, mais pour une fois, il souffle un peu, il aurait aimé que ça ne se passe pas comme ça. Il avait besoin de profiter de sa famille, plus que de s'enfermer dans leur chambre face à ce bureau, où des présentations sont à préparer, où des appels sont à passer, où le calme doit régner. Elle ne maugréera pas non plus, il ne supporterait pas. Même si elle trouve qu'un jour de plus ou de moins ne changerait pas grand chose. Madame Ma aimerait échapper deux heures aux tâches quotidiennes de sa journée, et terminer le lit de voyage de Céleste. Bientôt, elle en aura besoin pour les siestes à l'appartement, seulement, il n'est toujours pas prêt. L'un et l'autre se laissent happer par leur travail. Elle n'arrive pas à passer outre le tas de linge sale, ou celui qui attend d' être repassé. Elle ne parvient pas à fermer les yeux sur le sol de la salle de bains pour s'installer devant sa machine à coudre. Elle a besoin de ressentir l'achevé pour entamer ce qui lui plaît. Marie part chercher les deux oeufs qui manquent pour le fondant au chocolat, Madame Ma a bien envie de donner à cette journée les couleurs de celles qui sont fériées. Et pour le goûter, c'est du kramik aux raisins et au chocolat qui les régale, avec un thé printanier qu'elle a déjà déballé ! Jules part dormir chez Grand maman, il ne verra pas le feu d'artifices qui clôt le festival, et qui leur rappelle leur première soirée dans la maison d'ici. Ils n'y dormaient pas encore mais comme ils avaient les clefs, ils étaient venus réveillonner et à minuit, une dizaine de feux d'artifices explosaient sous leurs yeux. Madeleine s'était endormie dans le lit de camp. Aujourd'hui, le lit de voyage pour l'appartement est prêt. Et c'est Céleste qui s'endort sous les paillettes de la baie.