Rêveries
Réveillée à 5 h 40 par Céleste, elle ne se rendormira pas. La journée devra commencer maintenant, ne pas risquer que la chaleur des draps et le manque de sommeil ne la retiennent trop longtemps dans le lit. Son mari a repris les voyages à l' étranger. Madame Ma arrivera un quart d'heure à l'avance à l' école, elle est satisfaite car les matinées sont les moments de la journée les plus critiques pour elle. Toujours l'impression qu'une heure de plus à dormir aurait été bénéfiques. Au retour, elle finit de préparer la maison pour le reste de la journée. Elle sait que le matin, elle doit faire le maximum de sa liste car les apres midis filent si vite. Elle mange les dernières papillottes pralinées de Noel en écrivant. Après il ne faudra pas qu'elle se plaigne... Céleste est assise sur un boutis plié en quatre qui fait office de parc, elle babille des histoires dont le sens doit lui sembler limpide, elle se déplace sur les fesses, elle s'amuse sans souci et sa maman devrait cesser de la regarder toutes les dix secondes sinon la pile de linge à repasser et le courrier à envoyer ne diminueront pas. 2009 prolonge 2008, juste un jour de plus, rien d'autre. Autour d'elle, elle trouve les gens moroses, mais elle ne veut pas se laisser atteindre par le syndrôme. Le réveil a sonné et les a semble t' il tirés brutalement des rêves engendrés par le changement d'année. Demain, Madeleine a un cours presque particulier avec sa maîtresse, elle semble ravie. Depuis le début des vacances, elle les a informés qu'elle irait à l' école le mercredi matin pendant une heure pour s'exercer en lecture. Elle partira juste avec un petit sac et un crayon. L'école autrement. Elle se lèvera en même temps que son grand frère, et reviendra seule avec sa maman, c'est peut être là que réside son plaisir de retourner en classe. Madame Ma voudrait, comme Madeleine et Céleste être capable de saisir ces petits moments, se laisser porter et s'inspirer du sourire des enfants.