tenue (à) deux balles
Madeleine a beau connaître l'histoire, elle lui a demandé de la raconter encore. Madame ma a commencé sans oublier les détails, ceux que les enfants lui rappeleraient si elle les omettait dans son récit. Elle voit leur sourire s'agrandir parfois même avant le croustillant parce qu'ils anticipent. Ils sont figés et leur attention est en tout point identique à celle qui les recueillait la première fois qu'ils ont écouté la toute première rencontre de leurs parents. A la fin de l'histoire Madame Ma a décidé qu'elle l'écrirait dans ses billets. Et puis ça tombe bien aujourd'hui puisqu'ils fêtent leur 14 ans de mariage...
Madame Ma s'appelait Mademoiselle M. Elle a dix sept ans, elle est en terminale, elle est pensionnaire, elle travaille bien mais il lui reste du temps pour s'amuser et ça lui plaît. Elle a quelques bonnes amies qui chahutent et travaillent avec elle, elle est heureuse. Une amie du pensionnat l'invite à ses dix huit ans. Une grande soirée, très chic, est organisée, chacun et chacune s'affairent à dégotter la tenue de bal qui plaira et qui respectera le thème imposé par la jeune majeure. Mademoiselle M et son amie Eglantine trouvent tout cela bien trop guindée, elles sont jeunes et pensent naïvement connaître le petit comité des invités. Alors, elles s'enroulent de papier hygiénique rose, se cachent dans un immense carton décoré aussi de papier toilette et réussissent à convaincre le papa de Mademoiselle M de les conduire avec la camionette pour ne pas craquer leur tenue de bal... La voiture s'arrête quelques mètres avant la maison où se déroule la fête. Les deux écervelées, dans l'excitation de la farce n'ont pas percé de trous pour voir à travers le carton ; heureusement, Samuel, le frère de Mademoiselle M les a accompagnées et c'est lui qui les dirige. On commence à entendre la musique, on entend aussi beaucoup de conversations sans en comprendre le sens, Mademoiselle M devine qu'elles s'approchent de la grande pièce où toutes leurs amies les attendent. Samuel leur signale qu'elles sont arrivées à destination, il les laisse et elles attendent enfermées dans leur carton que quelqu'un les remarque. Tout d'un coup, les conversations se taisent, la musique s'atténue, une de leur complice propose à Anne Sophie d'ouvrir son paquet. Oui, mais voilà, elles sont au beau milieu de la pièce quand l'hôtesse déroule le papier rose qui les entoure et déjà, elles remarquent qu'elles reconnaissent quelques amies du pensionnat, quelques jeunes gens et jeunes filles du scoutisme, mais elle, et elle, et lui, et eux...elles ne les ont jamais vus ! Monsieur Ma est de ces invités, encore inconnus au bataillon. Elle l'a remarqué, très vite, il est un peu plus âgé que les autres, elle le trouve beau et différent. Il lui dira qu'il est le voisin d'Anne Sophie, elle expliquera qu'elle est capable d'être sérieuse aussi, il fera semblant de la croire. Ils attendront plusieurs mois avant de se revoir. Et ici, tout le monde retient que la première fois que Monsieur Ma a vu Madame Ma, elle était habillée du fragile papier qu'on déroule dans l'intimité...
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F21%2F71%2F473443%2F43233296_o.jpg)
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F06%2F91%2F473443%2F42084183_o.jpg)