retour vers le passé

13 août 2009

retour vers le passé

Babou et Grand Père venaient de quitter la maison. Le coeur était serré parce que vraiment ça s'était bien passé et ils avaient profité des uns et des autres bien plus qu'on ne l'avait imaginé. Déjà, les enfants avançaient des dates de retrouvailles pour que le départ soit moins brutal. Etre gardé chez soi par les grands parents semble dessiner la meilleure des façons d'être gardé. Grand Père quoiqu'il en pense, tient la distance et les promenades quotidiennes, de bon matin, avec Madeleine n'auront pas raison de son âge. Madame Ma l'a pour la première fois entendu évoquer ses années avec respect. Respect des pauses nécessaires, respect des douleurs qui s'effacent plus lentement qu'auparavant, respect des années qu'ils restent à travailler. Babou aura rendue à sa fille l'espoir de pouvoir à nouveau et autrement caresser les joies de la maternité, elle a soufflé à Madame Ma les souvenirs qui revenaient par bouffées, et ça lui plaît de penser qu'elle portera comme sa mère l'a fait d'autres petits dans ses bras, qu'il y aura d'autres diners avec des petits qui rigolent et racontent leurs journée avec des mots d'enfants, que le cycle qu'elle trace encore avec les siens, reprendra quand elle cèdera un peu de son rôle de mère pour celui d'une maman de maman...
Heureusement Monsieur et Madame De les ont invités pour le déjeûner sinon la maison paraîtrait bien vide. Bien entendu, ils ont parlé de Shanghai, de ceux qui y sont encore et des autres. Et pour eux, elle a bien ressenti le tiraillement entre l'envie de revenir au pays et le confort d'une vie à l'étranger. L'éternel dilemne du travail qui doit nourrir la famille, se contenter des épinards ou ne les vouloir qu'accomoder de beurre. Madame Ma n'est pas sûre de voir plus clair, mais les plans sur la comète des uns et des autres l'amusent et parfois elle se prête aussi au jeu pour vite revenir là où elle est, parce que Monsieur Ma refuse d'entretenir les châteaux de cartes.