de mèche
Madame Ma prépare le sac de Marie, enfin elle se contente de repasser ce que sa fille veut emporter, d'ajouter un ruban au bouquet de lavande qu'elle a préparé pour sa tante qu'elle aime tant, pour le reste Marie se débrouille. Madame Ma n'a pas vérifié, elle a l'impression qu'il manque quelque chose, mais ça ne doit pas tenir dans un sac... Elle cuit du pain pour le goûter parce qu'au delà de huit personnes, la machine à pain ne suit pas la cadence. Et puis, Monsieur Ma avant de partir, aimerait un barbecue parce qu' un week end ici, sans l'odeur de feu de bois ne serait pas aussi réussi. Il n'y a plus d'allume BBQ dans la réserve de Madame Ma mais Jules compte bien prouver que quand on est un coureur des bois, ce genre de choses est bien superficielle. ET il réussit en moins de temps qu'il ne faut pour le dire à allumer brindilles et charbon, les braises seront bientôt prêtes à accueillir les brochettes dont Madame Ma a confié la réalisation aux filles. Seulement, elle ne trouve plus ses piques aux manches arrondies, elle a cherché dans l'ancienne armoire, dans celle de l'entrée, dans les tiroirs de la cuisine, dans l'armoire encore, dans l'entrée encore, Monsieur Ma a cherché à son tour... impossible de remettre la main dessus. Décidément, le barbecue de Monsieur Ma leur donne du fil à retordre. Finalement, elle leur donnera les piques en bois et avant que la grisaille ne pousse le soleil, ils se régaleront de ces morceaux de viande au parfum de bois, de grillé et d'herbes de dehors. Monsieur Ma peut retourner à son bureau et travailler et jusqu'à ce soir.
Madame n'a toujours pas trouvé ce qui manquait au sac de Marie, elle reste simplement persuadée qu'elle ne peut pas partir comme ça. Elle vient s'asseoir sur le bord du lit, Marie l'accueille sans trop oser dire ce qui la tracasse. Madame Ma l'a deviné depuis l'arrivée des cousines. Elles ont grandi, elles sont minces et longilines, et leur passage dans la classe supérieure s'est fait haut la main... Madame Ma lui dit ce qu'elle voit, elle sait que chacun voit sa propre réalité. Marie accepte encore le calin d'une maman aux vertus apaisantes pour toutes les deux. Le sourire revient déjà et même l'envie de se couper les cheveux. Alors, ni une ni deux, elles s'enferment dans la salle de bains et Madame Ma taille une mèche rebelle qui tombe exprès dans les yeux. Cette mèche rebelle qu'il ne faut pas trop dompter pour en conserver l' effet confère estime et confiance. Elle récolte un énorme baiser et un "je t'aime". Maintenant, Madame Ma le sait il ne manque plus rien d'indispensable dans le sac.
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