la distribution de Babou
Le train est arrivé avec une heure de retard, les enfants trépignaient déjà d’impatience et auraient aimé aller chercher Babou à la gare bien plus que d’aller à l’école. Madame Ma aussi est pressée de retrouver sa maman. Elle est enfin là, soulagée d’être dans le sud et l’envie de profiter intensément de ses deux jours alloués collée au corps. Babou partagera un secret avec Jules, Madame Ma le connaît mais n’en dira pas plus… Elles partent se promener, découvrir l’appartement et acheter quelques viennoiseries pour accueillir les enfants. Ils n’auront pas traîner sur le chemin du retour, ils savent que Babou les y attend déjà. Et puis, ils rentrent ensemble dans la maison, Madeleine reçoit son cadeau d’anniversaire, avec lequel ils joueront sur la terrasse toute la soirée ! Céleste un fichu fleuri qu’elle n’aime pas poser sur sa tête et Marie des bandeaux pour les cheveux. Jules recevra le sien un peu plus tard. Papy, dont Madame Ma parlait il y a quelques jours a pensé à transmettre des biscuits et des chocolats, le week end s’annonce remplit et gai. Madame Ma recevra aussi un énorme paquet de photos, Babou a trié et lui offre des clichés qui éparpillent son enfance. Elle se voit à deux jours, puis à deux ans, avec ses frères et sœur, dans des galas de danse, en tutu ou en bohémienne, et puis ses années scoutes, les premières soirées, ses correspondantes anglaise ou allemande… Les enfants rient : « t’étais comme ça, Maman ? » Parfois, ils craquent, la trouvant mignonnne et parfois s’horripilent de cette mode qui l’affuble de tenues peu avantageuses. Ils reconnaissent leurs oncles et tantes et trouvent des similitudes. Madeleine trouve que sa maman a bien de la chance d’avoir eu des chevaux chez elle et de monter chaque fois qu’elle en avait envie. Madame Ma n’était pas la meilleure écuyère, ses frères étaient bien plus doués et moins effrayés qu’elle, et pourtant au milieu du tas, trois photos d’elle sur le dos de Samouraï. « Et, Papa, il était comment lui ? » Ah, mais elle ne le connaissait pas encore à cet âge là, ils ne trouveront que deux épreuves de lui, avant même d’être fiancés… Elle, ils la découvrent avec la blondeur de l’enfance, avec des chignons, des cheveux longs ou très courts et des tabliers de classe à carreaux orangés.
La soirée est sacrément entamée quand elle ouvre la correspondance de sa grand-mère, Babou la lui offre, elle lira et brûlera, elle a promis. Mais pour cela, elle prendra le temps de lire pour s’imprégner le plus possible avant de la jeter au feu.