Les poulettes

31 mai 2009

Tous les jours depuis qu'elles avaient participé au concours, les filles demandaient à leur mère si les résultats étaient arrivés. Elle avait fini par expliquer qu'il était inutile de poser la question le jury ne délibèrerait que le 29 Mai. Oui, mais voilà ce 29 Mai, elles avaient beau insister Madame Ma n'a pas reçu de mail, ni d'appel téléphonique. Peut être une lettre au courrier ou bien demain, la dame qui organise doit être trop fatiguée pour annoncer tout de suite les résultats. Et le lendemain, rien. Madeleine et Marie s'impatientent, elles aimeraient être fixées, l'espoir de choisir un cadeau pour leur maman les fait rêver. Quelle joie pour une petite fille sans argent de poche d'offrir un bijou comme les grandes personnes ! Souvent, elles demandaient à aller jeter un oeil sur l'ordinateur, et vérifiaient à nouveau si le plus beau dessin était affiché. Et chaque fois, elles étaient déçues de ne rien lire de plus que les heures précédentes. Madame Ma se dit que le gaganant a probablement été choisi et que ce n'est ni Marie ni Madeleine, mais peu importe elles se sont amusées et se sont déjà offert des caresses de gain... Ce matin, Madeleine a rejoint sa maman dans le lit, elle n'a pas lâché son espoir "t'as ouvert tes mails, Maman ?" Sans plus y croire, Madame Ma regarde l'écran et au milieu du courrier, Madeleine a tout de suite repéré le "by les poulettes". L'une des gagantes est... Marie ! Elle s'empresse de l'annoncer à sa soeur, heureuse pour elle et pour sa maman. Madame Ma entend Marie qui demande à sa soeur "tu n'es pas trop triste ?" Le non cache évidemment sa déception, elle aurait aimé être celle qui choisit pour sa maman, mais toutes les deux depuis le début, savaient que si l'une d'entre elles triomphaient, elles ne pourraient pas monter ensemble sur le podium. Marie prend le temps de selectionner ce qu'elle préfère pour sa Maman, elle demande conseil à son Papa qui n'ose pas décider et note sur un petit papier tous les détails auxquels elle tient. Madame Ma envoie un mail expliquant à la dame que sa fille aimerait que ce soit une surprise. Alors ce soir, quand la dame des poulettes a appelé, elle n'a pas vu mais le sourire et la fierté de Marie étaient palpables, elle était haut perchée sur un nuage et ne picotait pas du pain dur mais des graines de bonheur.